Rayan Yasmineh
Rayan Yasmineh est né en 1996 à Paris. Il vit et travaille à Paris.
Rayan Yasmineh s’approprie librement les codes de l’histoire de l’art, oscillant consciemment entre perpétuation des traditions et rupture des conventions. Dans ses portraits, il associe la culture du Moyen-Orient, les mythes et l’iconographie mésopotamienne aux identités occidentales contemporaines. Ses peintures réunissent une profusion de détails ornementaux et de couleurs chatoyantes avec une construction magistrale de lignes et de plans.
Sa conception de la peinture vise à faire de la matérialité de l’œuvre et des processus de création qui y ont conduit, des enjeux aussi importants que le sujet des œuvres en elles- mêmes. Cette approche conceptuelle est influencée par le mouvement d’avant-garde français Support/Surfaces qui a réimaginé la place de l’art dans la société en déconstruisant et examinant formellement les composants matériels de la peinture. Rayan Yasmineh se réfère également à Maurice Denis, qui a déclaré qu’une peinture était essentiellement une surface plane recouverte de couleurs disposées d’une certaine manière. Sa pratique renoue avec la tradition des jardins exubérants de la miniature persane, caractérisée par l’abondance d’éléments, l’association d’un dessin précis et de couleurs pures. Mais il voit aussi en ces miniatures une représentation du réel la possibilité de contourner l’aniconisme islamique, par leurs dimensions davatange symbolistes qu’illusionnistes.
Rayan Yasmineh trouve dans les mythes anciens des points communs entre de nombreuses civilisations ainsi qu’un moyen de les relier entre elles. Il s’intéresse aussi à la manière dont ces mythes sont liés aux conflits et dont ils peuvent conditionner notre perception de la réalité dans le présent. En introduisant des références anachroniques, contemporaines et de la vie quotidienne parmi la profusion de détails ornementaux de l’héritage oriental, ou en utilisant la peinture à l’huile à la manière des maîtres primitifs flamands, il entrelace des techniques et des représentations de mondes supposés opposés. Yasmineh mêle donc des éléments issus de sa réalité quotidienne qui ancrent le spectateur dans l’aspect factuel du tableau, tout en renvoyant au mythe par certains détails picturaux. “ L’expression de cette double iconographie dans mon travail est la manifestation d’une identité plurielle, arabe et européenne, qui rompt avec l’adversité supposée des concepts d’Orient et d’Occident “
Rayan Yasmineh est diplômé avec les felicitations du jury des Beaux-Arts de Paris et de la Villa Arson à Nice. Son travail a été présenté dans des expositions collectives à l’Institut des Cultures d’Islam, Paris (2022), aux Beaux-Arts de Paris (2022), et à Poush Manifesto, Paris (2021). Il a reçu le prix Lefranc Bourgeois, le prix du Cabinet Weil, Gotshal & Manges, le prix Carré sur Seine et le prix du collectif Hatvany En 2021, il est sélectionné, aux côtés de Nils Vandevenne, afin de répondre à l’appel à projets du ministère de la Culture pour une commande publique dans le cadre du projet Camus.